Marie COMBES

Artiste auteur mon travail oscille autour de différentes formes d’écriture de l’itinérance. Il alterne deux recherches, celle de laisser se former une image en utilisant parfois l’ordre chronologique de la prise de vues (dans les diptyques, cette articulation est conservée), ou plus dynamiquement une suite de plans, tissant séquences et polyptyques: la question du montage est le dénominateur commun d’un certain nombre de projets. Les séries se succèdent, marquées par l’urbain, le paysage, et le portrait. Les polyptyques explorent les limites et les contraintes du cadre, les rapports et les tensions dans le flux continu des images, les questions de perspectives et l’imaginaire urbain. Les images soulignent le caractère éphémère de l’architecture et du paysage; elles témoignent de l’itinérance.

Sur cette thématique du déplacement j’ai conçu une œuvre interactive sur le Grand Paris « Itinérances métropolitaines », présentée pour l’exposition « un-privileged views » à Los Angeles en 2012. Invitée cette même année en résidence par The Metropolitan Observatory for Digital Cultural and Representation, à porter un regard sur Detroit, j’ai développé une recherche artistique et j’ai contribué avec « Les Fugitives » à l’exposition Imaging Detroit.

Les mouvements et les variations de l’image s’élaborent aussi dans l’espace d’expression artistique qu’est le livre d’artiste. Ces montages sont jalonnés par trois ouvrages : «Fugitives/Detroit, One step, and then another…» en 2016, « Itinérances métropolitaines » en novembre 2019 et « Esquisser une voie, portraits d’itinérances » en décembre 2019.

Cette méditation sur la géographie humaine me conduit à emprunter une dynamique active de dérive. À Detroit, pour la série « Les Fugitives / Detroit », marcher était la réponse la plus juste pour comprendre cette ville en déshérence, faire corps avec elle pouvait me permettre de saisir physiquement l’amplitude de son abandon, mais aussi de son désarroi. Marcher dans les espaces traversés par les hommes c’est méditer sur le passage du temps et le paysage, cette dynamique d’images me permit d’en extraire un travail qui est une discussion intime avec la ville, et depuis 2017 une réflexion lancinante sur la ténuité du vivant avec la série de portraits « Esquisser une voie, portraits d’itinérances »

Le jeu entre la photographie et la vidéo autorise des explorations. Cofondatrice de Combes&Renaud, j’ai réalisé et cosigné également avec Patrick Renaud des œuvres vidéo, dans lesquelles le ressort, entre fiction et documentaire, est la figuration du temps. Je vis et travaille à Bagnolet.

www.combesrenaud.com